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Changement climatique Pour Serge Zaka, le sorgho est mieux adapté au futur climat

Selon Serge Zaka, le sorgho fait partie des espèces à explorer pour faire face au changement climatique. © Agnès Massiot

La physiologie du sorgho lui permet d’être plus résistant aux fortes températures et au déficit hydrique que les autres céréales. Ne s’agissant pas pour autant d’une solution miracle, d’autres leviers sont à actionner.

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À l’occasion du troisième congrès européen du sorgho, organisé les 12 et 13 octobre 2021 à Toulouse, Serge Zaka, chercheur en agroclimatologie, a exposé les évolutions prévisibles du climat en France et en Europe, en s’appuyant sur le dernier rapport du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Face à des précipitations de plus en plus déficitaires entre juin et septembre et des montées en température extrême (notamment dans la zone méditerranéenne), l’exploration de nouvelles cultures peut être envisagée. Le sorgho fait ainsi partie, selon le chercheur, « des bonnes espèces pour le changement climatique ».

De meilleures performances en conditions sèches

En effet, le sorgho répond mieux à la hausse de la température par rapport aux autres céréales et est également plus résistant aux températures extrêmes. « Au-delà d’une certaine température, on observera forcément des dégâts sur la culture, mais le maïs serait lui dans une situation bien pire encore », explique Serge Zaka.

Serge Zaka durant son intervention au congrès européen du sorgho, le 12 octobre 2021 à Toulouse. © C. Salmon

Par ailleurs, la culture nécessite moins d’eau que les autres céréales, grâce à un système racinaire et foliaire différent et un cycle plus court : « Lorsque l’eau est disponible, le maïs est plus performant en production de matière sèche mais la situation s’inverse lorsque cette ressource vient à manquer », commente le chercheur.

Enfin, à l’échelle européenne, le changement climatique créera un déplacement de l’optimum de production de la culture vers le nord. Certains pays comme l’Allemagne et la Russie pourraient ainsi étendre la saison culturale grâce au décalage des gelées tardives. À l’inverse, des questions de rentabilité pourraient se poser pour les zones méditerranéennes hors de la zone de production optimale.

D’autres solutions possibles

« Le sorgho n’est pas une culture miracle : c’est une des solutions possibles », précise Serge Zaka. Il émet ainsi un avis favorable concernant les retenues d’eau, dans la mesure où leur création s’accompagne d’une irrigation de résilience. Le développement de pratiques agricoles préservatrices des sols est également à encourager, selon lui.

Même raisonnement concernant la génétique : « La sélection classique est trop lente par rapport à l’avancée du changement climatique. Les organismes génétiquement modifiés OGM peuvent constituer une solution possible, mais ne sont pas à considérer comme la seule et unique solution », estime le chercheur, qui ne s’est pas positionné quant à la pertinence scientifique de ces technologies.

Charlotte Salmon

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